| « Die Rosen der Madonna » rswv 262
Cette « ballade monacale » en un acte et 3 tableaux a été composée entre le 30 janvier 1915 et le 5 février 1920 sur un texte de son ami Bruno Hardt-Warden et Otto Tumlirz. Au début des années 60, Robert Stolz composa un prélude.
… La pièce de 40 minutes est un chef-d’œuvre. ... une histoire d'homicide religieusement édulcorée. … Cependant la grande surprise vient de la musique de Stolz : Il connaît la littérature d'opéra moderne, fait sonner les récitatifs comme François Schreker ou Eric Wolfgang Korngold, et l'orchestre étincelle et ensorcelle avec la magie de son style post-romantique magnifique. Quatre rôles exigeants … sont chantés parfaitement par Gundula Janowitz, Eberhard Waechter, Waldemar Kmentt et Alois Penerstorfer. Suggestion pour les scènes : Peut-être, combiner une fois « les roses de la Madone» avec « Bajazzo » (Pagliacci/Paillasse de Ruggero Leoncavallo) ? »
5 Diapason ! « Une découverte de premier ordre ». La Sainte Vierge a fait un retour remarqué à l'opéra au début du XXe siècle : Le Jongleur de Massenet, ... et bien sûr Suor Angelica, dont la création viennoise, avec Lotte Lehmann, est exactement contemporaine (comme La Ville morte de Korngold) de ces Roses de la Madone, unique opéra de Robert Stolz et hybride autrichien très séduisant. L'œuvre tient à la fois du mélodrame en un acte, de la légende mariale (le livret se présente comme Klosterballade, « ballade monacale ») et du lyrisme enjôleur - voix et violons - de l'opérette viennoise, dont Stolz fut un artisan fêté. Une scène centrale dans un jardin de roses, entre deux intermezzos, conduit le duo d'amour de Klaus et Maria au crime brutal après que les amants ont été surpris par le père hostile de la jeune fille. Or ce cœur de l'opéra est une réminiscence de Klaus, devenu moine cloîtré, et qui dans son délire s'accuse du meurtre de Maria ... avant de rédimé par la Madone, dont l'icône prend vie et chante en faisant pleuvoir ses roses sur le mourant. L'invention de Stolz n'est pas du niveau d'un Lehár, mais la bizarrerie astucieuse de cet ouvrage, sa concision, le contraste de ses climats exercent un charme d'autant plus pénétrant que l'interprétation, dans cette archive de la Radio de Vienne est un délice. En 1961, le compositeur venait de réviser la partition et dirigeait un quatuor parfait issu de la troupe du Staatsoper. Pernerstorfer et Waechter caractérisent leur personnage en deux mesures, et la jeune Janowitz, qui accédait tout juste alors aux grands rôles prodigue son timbre extra-terrestre et sa douceur de somnambule. Dans le rôle créé par Erik Schmedes, le héros du disque est Waldemar Kmentt à son tout meilleur, mozartien mâle et halluciné dont l'idole était Max Lorenz (cela s'entend dans son exaltation érotique). Une découverte de premier ordre.
Jean-Philippe GROSPERRIN
Outre son importante activité de chef d'orchestre, Robert Stolz (1880-1975) composa de très nombreuses opérettes, musiques de films et un seul opéra, Les Roses de la Madone, créé en 1920 à la Rolandbühne de Vienne. D'une durée de quarante minutes, l'ouvrage met en scène l'agonie du père Heribert, dont la conscience est torturée par le souvenir du meurtre involontaire qu'il commit autrefois sur la personne du père de sa bien-aimée. Comme dans Suor Angelica, la Vierge accorde la rédemption au pécheur, qui connaît enfin la paix avant de mourir. Stolz dirige avec fougue une partition luxuriante aux accents quasi véristes. La solide distribution, dominée par le très intense Waldemar Kmentt et une superbe Gundula Janowitz de 24 ans, ajoute au prix de cette précieuse réédition.
Louis BILODEAU
A la pêche au live, une charmante surprise de répertoire : Die Rosen der Madonna, Klosterballade de Robert Stolz, d'une religiosité à la viennoise très goûteuse, où Janowitz en tout début (1961) est absolument enivrante avec l'entourant Kmentt et Wächter.
André TUBEUF
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