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1946 - 1975

 

En compagnie de sa nouvelle épouse, il parcourt Vienne en partie en ruines. La cathédrale Saint-Etienne a été la proie des flammes, le Burgtheater et l'Opéra sont à reconstruire. Plein de tristesse, de mélancolie mais aussi de joie de se retrouver, après 8 ans d'exil, de nouveau dans sa patrie, Robert Stolz de retour à Vienne il compose une de ses plus belles mélodies, « Wohin ist das alles, wohin ? » (« Où cela s'en est-il allé? »). Dés la fin 46, il écrit et crée « Schicksal mit Musik » à l'Appollo-Theater.  

En 1947, le Président de la République lui décerne le titre de Professeur pour services rendus à la musique viennoise. Cette même année, Graz donne le nom de Robert Stolz à une de ses rues. Ces hommages ne l'empêchent nullement de travailler. « Drei von der Donau » (d'après « Lumpazivagabundus » de Nestroy) est à l'affiche du Wiener Stadttheater tandis qu'il écrit la musique du film « Rendez-vous im Salzkammergut ».

L'année 1950 est celle d'une tournée de concerts. Au programme américain des années d'exil, « A night in Vienna », a succédé « Eine Nacht in Wien », véritable cocktail de musique viennoise de Johann Strauss à Robert Stolz. Il sert une nouvelle fois d'Ambassadeur de la musique auprès des capitales européennes.

En 1951, son opérette « Der Tanz ins Glück » fait l'objet d'une version filmée. Le Wiener Burgtheater affiche « Das Glücksrezept » tandis que Londres voit la création de sa comédie musicale « Rainbow Square » au Stoll Theatre (livret de Guy Bolton). Robert Stolz chef d'orchestre

Les studios d'enregistrements d'Europe comme des Etats-Unis accueillent le chef d'orchestre.

A partir de 1952, Robert Stolz compose la musique de la célèbre revue sur glace viennoise. La « Wiener Eisrevue » sillonnera toute l'Europe mais également l'Union Soviétique, le Canada, les USA et Israël jusqu'à ce que la concurrence américaine avec Holiday on Ice devienne trop forte.

En 1955, Romy Schneider, dans le rôle principal, apparaît dans la troisième version filmée de sa « Parade de Printemps ». « Spring Parade » fait place aux « Deutschmeister » (« Mam'zelle Cri-Cri »). Le réalisateur est Ernst Marischka. L'année suivante, Peter Alexander crée « Klein Schwindel in Paris ». « Behalt mich Lieb', Chérie », « Signorina » et « Der liebe Augustin » datent de cette époque.

A la demande de Dag Hammarskjold, Secrétaire général de l'ONU, Robert Stolz Partition de Roméocompose une marche pour l'Organisation des Nations-Unies au moment même où la commission à l'énergie atomique s'installe à Vienne (1957).

Petula Clark, en 1959, reprend le fox-trot « Salomé » et en fait, en le rebaptisant « Roméo », un immense tube repris par d'autres chanteurs et orchestres. Vittorio De Sica l'introduira dans la musique de son film « Hier, aujourd'hui et demain » (1963) avec Sophia Loren et Marcello Mastroianni. Stolz collabore à un autre film de De Sica, « Breath of Scandal » (« Scandale à la cour »), avec Sophia Loren et Maurice Chevalier.

En 1962, le Festival de Bregenz présente une nouvelle œuvre de Robert Stolz : « Trauminsel ». Robert Stolz dirige l'Orchestre symphonique de Vienne et les Chœurs du festival. Le corps de ballet de l'Opéra de Vienne assure la partie chorégraphique importante de l'œuvre. 16 radios dans le monde retransmettent l'événement.

« La combinaison parfaite des mélodies de Robert Stolz avec les rythmes mexicains donne à ce spectacle une atmosphère prenante et excitante ... Stolz prouve, une fois encore, qu'il est le maître de la musique de ballet en Europe. Son inspiration combinée à une expérience sans pareil, à une technique acquise au cours de sa vie, explique le niveau très élevé de la partition dans ce domaine particulier ... »  pouvait-on lire dans la revue américaine VARIETY (01.08.1962).

Renate Holm, Erika Köth, Margit Schramm, Anneliese Rothenberger, Rudolph Schock ainsi que de nombreux autres artistes enregistrent les mélodies de Robert Stolz.

L'année suivante, « Ein schöner Herbst » est représenté au théâtre « In der Josefstadt ». Le Président de la République Fédérale d'Allemagne, le Dr Heinrich Lübke, lui remet, en reconnaissance des services rendus dans le domaine culturel, la Grande Croix de l'Ordre Fédéral du Mérite.

Peu avant son 83ème anniversaire, il effectue une tournée en Israël avec « Une nuit à Vienne » à la tête de l'orchestre philharmonique d'Israël. Robert Stolz, aimé et apprécié pour la rectitude de son attitude pendant la guerre, rencontre soudain des difficultés inattendues. Selon une règle tacitement établie depuis la création de l'Etat d'Israël, tout doit être chanté en anglais ou en français, mais Stolz tient à ce que les mélodies viennoises soient interprétées dans leur langue originale, l'allemand, au risque de provoquer quelques incidents. Pourtant, dés les premières mesures de « Im Prater blühn wieder die Baüme », la partie est gagnée. Les spectateurs reprennent les mélodies et nombre d'entre eux ont les larmes aux yeux. Les gros titres de la presse internationale annoncent :

« Robert Stolz jette le pont de la réconciliation entre Israël et l'Allemagne. C'est le meilleur des diplomates ».

De retour d'Israël, le Wiener Symphoniker lui remet son « Brucknerring » (Bague de Bruckner).

En 1964, il transforme sa « Parade de Printemps » pour la scène. La première a lieu au Volksoper de Vienne, le 25 mars. Celle-ci restera 11 ans au répertoire de l'opéra comique avant de céder la place, en 1975, à « Zwei Herzen im Dreivierteltakt », un autre de ses grands succès.

« La véritable star de ce spectacle, c'est Robert Stolz. Ce monde de mélodies, de ballets, de finals est certainement matière à opéra comique » peut on lire dans le numéro du 15 avril 1964 de VARIETY.

L'année suivante, « Wiener Café » est créé à Graz. Peu de temps après, il reçoit le « Ehrenring » de sa ville natale.

A partir de 65, il dirige les représentations de la « Chauve-Souris » de Johann Strauss au Staatsoper de Vienne, notamment celle, traditionnelle, du 31 Décembre.

En 1966, on lui remet, à Amsterdam, le Prix « Grand Gala du disque populaire » pour la musique classique et celle de divertissement.

Un an plus tard, il dirige lors du gala organisé à l'occasion du 100ème anniversaire de la composition du célèbre « An der schönen blauen Donau » ainsi que la représentation de gala, à l'Opéra de Vienne, de la « Chauve-Souris » donnée à l'occasion de la visite du Président yougoslave Tito, le 14 février 1967. Robert Stolz est décoré de la plus haute distinction de cet Etat: le drapeau yougoslave à cordon d'or.

Il compose la musique « Verliebt in Osterreich » pour le pavillon autrichien de l'Expo 67 de Montréal.

1969. Robert Stolz fête son 89ème anniversaire, occasion de la part de nombreux pays pour lui rendre hommage. La Reine Juliana des Pays-Bas le fait Commandeur de l'Ordre Oranje-Nassau, le Roi Baudoin de l'Ordre de la Couronne. Il reçoit l'Ehrenring du Festival de Bregenz, le disque d'or de l'industrie phonographique néerlandaise et un second, en RFA, pour plus de 2 000 000 de microsillons vendus. Lors du Festival du Film à Berlin, il se voit décerner, pour services rendus au film allemand, le « Bundesfilmpreis in Gold ». Le Festival de Bregenz produit une nouvelle adaptation de « Grüezi »: « Hochzeit am Bodensee ».

1970. Robert Stolz a 90 ans. Vienne, capitale mondiale de la Musique, le fait citoyen d'honneur ainsi que Graz. devant son monument à Graz Dans le domaine de la musique - et c'est à souligner - seul, auparavant en 1942, Richard Strauss avait eu droit à cet hommage de la part de la ville de Vienne. (En 1978, deux autres musiciens deviendront  citoyens d'honneur: Karl Böhm et Herbert von Karajan).

Les postes autrichiennes éditent un timbre commémoratif représentant un motif de son opérette « Zwei Herzen im 3/4 Takt ». Ce timbre se distingue comme étant le seul émis, à l'exception des présidents de la république en exercice, pour honorer une personnalité en vie.

1970 est également l'année de la création de la Fondation Robert Stolz. Il reçoit la médaille d'honneur des villes de Rotterdam, de Jérusalem. L'année précédente, organisée par la municipalité de Tel-Aviv, une soirée Robert Stolz avait eu lieu dans le Parc de l'Indépendance ... Au Piano TV ZDF

Robert Stolz devient citoyen d'honneur de Montclair - Etat du New Jersey, membre d'honneur de la « Bronx Philharmonic Symphony Society », de l'Orchestre Philharmonique d'Israël. Un monument et une promenade Robert Stolz sont inaugurés, en sa présence et celle de son épouse, dans le parc municipal de Graz.

A signaler parmi les nombreux shows, concerts ou manifestations programmés à l'occasion de cet anniversaire, celui présenté par Anneliese Rothenberger et produit par la ZDF (2ème chaîne TV en RFA), le 29 Août 1970 en direct de la Philharmonie de Berlin : le plus important show produit par cette chaîne à ce jour (110 minutes).

 A 65 ans Karajan est loin de la retraite

Il est toujours aussi apprécié par le public américain. De nombreuses stations de radio diffusent ses enregistrements. Richard Nixon, Président des Etats-Unis, avait félicité, au nom de ses concitoyens, Robert Stolz lors de son 90ème anniversaire en ces termes:

« ... on this special milestrone, I am proud to express the warmest sentiments of my fellow countrymen who still affectionaltely recall yours years in the United States; and who will always be richer for the music -- and the memory -- you left behind.

Surely there could be no finer ninetieth birthday present than the satisfaction of having gladdened the hearts and uplifted the spirits of so many grateful men and women ...».

 Washington, 18 Août 1970.

Le 18 Août 1973, Sankt Wolfgang am See le fait citoyen d'honneur - Robert Stolz étant un des compositeurs de la célèbre « Auberge du Cheval Blanc ». Cette même année, le Grand Théâtre de Bordeaux crée la version française de la « Parade de Printemps ». Après avoir fait le tour de France, elle sera créée en Belgique, à Liège.

«  Cette opérette prestigieuse et parfaitement au point a recueilli un succès éclatant et mérité. La création en Belgique par notre Opéra de Wallonie de la Parade de Printemps constitue un événement ... Il ne fait aucun doute que son retentissement sera important ».  (Le monde du travail - 28/03/1974). A cette époque de sa vie, il continue à composer et à enregistrer.

Entre 1964 et 1975, il enregistre pour Eurodisc les plus célèbres opérettes viennoises dont les siennes, ses mélodies ainsiRemise du Grand Prix C. Cros à Paris que celles de ses illustres prédécesseurs regroupées dans un monumental coffret de 20 disques, « L'Age d'or de la musique viennoise », qui recevra, en 1974, le Grand Prix de l'Académie Charles Cros à Paris.

Pour la nouvelle firme phonographique BASF, il enregistre, ente autres, son opéra « Die Rosen der Madonna », ses « 20 Blumenlieder » et un double-album intitulé « Zwei Herzen im Dreivierteltakt », recueil de ses plus belles mélodies. Cet album recevra le Grand Prix de l'Académie Charles Cros enRemise du Grand Prix C. Cros 1973. Toujours pour BASF, il entreprend une anthologie Johann Strauss regroupant un bon nombre de compositions méconnues ou inédites du Roi de la Valse. Elle recevra également le Grand Prix de l'Académie C. Cros en 1974. Robert Stolz se déplacera à Paris pour le recevoir le 12 mars dans le cadre du Festival International du Son, au Palais des Congrès de la Porte Maillot à Paris. EMI, Decca, RCA, Phonogram, ... distribuent ses enregistrements.

Pendant un séjour à Berlin, en compagnie de son épouse, pour une nouvelle série d'enregistrements, Robert Stolz décède le 27 juin 1975, deux mois avant son 95ème anniversaire. C'est un deuil national pour l'Autriche. Le Président de la République conduit le deuil. Conformément à ses dernières volontés, il repose dans le foyer du Staatsoper de Vienne où une foule considérable vient lui rendre un dernier hommage. Il est inhumé ensuite au cimetière central dans la partie réservée aux personnalités (Gruppe 32 C). Il repose, pour l'éternité, non loin de Johann Strauß, Josef Lanner, Franz von Suppé, Johannes Brahms et Franz Schubert.

Sa tombe le 25 août 1980

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