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Février 2024

 

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Robert Stolz avait déjà 90 ans lorsqu'il enregistra cette marche avec l'Orchestre symphonique de Vienne pour l'ORF en 1970 pour une émission de Marcel Prawy à l'occasion du 100e anniversaire de Franz Lehár. « Jetzt gehts los ! » est le nom de la marche animée. Franz Lehár et Robert Stolz étaient tous deux K.u.K. dans leur jeunesse. - Chef de musique militaire, vous ne pouvez pas manquer ça ici. (Hans Stolz).

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Portrait de Robert Stolz

Un documentaire de la télévision MDR du 1/9/1999 avec la participation de Mme Einzi Stolz dans l'appartement de la Elizabethstrasse à Vienne.

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CD « Diana Damrau -Operette »

ResMusica

Pierre Degott, 2 février 2024

Dans un pétillant récital d’opérette, Diana Damrau fait tourner la tête.

Très belle sélection de pages d'opérettes de Vienne à Paris peu enregistrées, enlevées par une Diana Damrau très investie sur le plan dramatique. On saluera avec enthousiasme la parution de ce beau CD, qui a surtout l'avantage de faire connaître des airs d'opérette relativement peu enregistrés. C'est en effet tout un répertoire d'œuvres dites légères qu'il convient aujourd'hui d'exhumer, car elles présentent un intérêt certes littéraire et musical, mais également civilisationnel et sociologique. Rien de plus parlant, pour comprendre et définir une tranche de notre vie culturelle, que de se pencher sur les ouvrages qui relèvent du loisir et du divertissement. Le Palazzetto Bru Zane, à qui l'on doit récemment la redécouverte d'œuvres oubliées et méconnues de Hahn et de Messager sans compter de multiples parutions à venir, ne s'y est pas trompée.

C'est aujourd'hui au tour de Diana Damrau, soprano chérie du public, de proposer sa propre sélection d'airs extraits d'ouvrages allemands, autrichiens et français. On reconnaîtra quelques grands classiques déjà proposés autrefois par d'autres sopranos – Elisabeth Schwarzkopf, Lucia Popp, Barbara Hendricks et bien d'autres – soucieuses de se divertir et de s'encanailler le temps d'un enregistrement. « Im Chambre séparée », « Du sollst der Kaiser meiner Seele sein » font partie de ces grands tubes de ce répertoire, même si l'on ne sait pas toujours les identifier ou les contextualiser avec exactitude. Certains noms reviennent plus souvent que d'autres au cours de ce programme, notamment Lehár ou Messager, mais ce ne sont pas forcément des extraits des œuvres les plus célèbres qui sont proposés ici. Connaît-on vraiment « Eva » ou « Zigeunerliebe », même si « Paganini » et « Friederike » ont fait autrefois l'objet d'enregistrements de référence ? De même,« Monsieur Beaucaire » et « L'Amour masqué » gagneraient à être réentendus en intégrale… On ne compte pas les fascinantes curiosités qui composent le programme de ce disque. À toutes ces pages, choisies avec soin avec l'aide de sa collègue et spécialiste Elke Kottmair confère une énergie inépuisable et un enthousiasme littéralement débordant. On trouve quelques véritables moments de grâce comme le très beau « Warum hast du mich wachgeküsst » de Friederike » ou le « Wo die wilde Rose erblüht » du très rare « Das Spitzentuch der Königin, en compagnie des comparses Elke Kottmair et Emily Sierra. Cerise sur le gâteau, trois duos plutôt canailles avec Jonas Kaufmann, d'un indéniable sex-appeal. Dans le dernier extrait du CD, le célèbre « Ich bin eine Frau, die weiß was sie will » autrefois immortalisé par Fritzi Massary, Diana Damrau est tout simplement inégalable : à la fois pimpante, coquette, drôle et diablement ironique dans une incarnation très second degré d'un personnage parfaitement insupportable… Sans doute en fait-elle un peu trop dans certaines pages, notamment les airs français où l'on attendrait davantage de sobriété. Que l'on compare son « J'ai deux amants » avec celui de Lea Desandre, récemment enregistré. On pourra également redire au français pas toujours intelligible de la soprano allemande, ce qui dessert, par exemple, l'inénarrable « Bien chapeautée » extrait de « Phi-Phi ». On se prend à rêver à ce qu'une Patricia Petitbon aurait su en tirer. Il est difficile également de passer sous silence l'usure des moyens, manifestée par une aigreur inhabituelle du timbre, des aigus instables et des attaques en dureté. La comparaison, dans les mêmes airs, avec le legato ensorcelant de Popp ou Schwarzkopf, voire également Anna Moffo ou Yvonne Kenny, est parfois douloureuse pour l'oreille.

Soulignons l'excellente participation, sous la baguette de Ernst Theis, du Münchner Rundfunkorchester, même si l'on a du mal à comprendre pourquoi il n'a pas été jugé utile d'engager un chœur pour accompagner le sublime « Rossignol, tout comme autrefois tiré de « Monsieur Beaucaire ».

Crescendo Magazine (Belgique)

Jean Lacroix, 21 février 2024.

Dans un entretien croisé avec la soprano Elke Kottmair, qui a été sa camarade d’études et à laquelle elle a fait appel pour l’élaboration du programme en raison de son investissement dans le domaine léger, Diana Damrau énonce une profession de foi, en précisant que, pour elle, l’opérette est le genre le plus complet au sein du théâtre musical. Elle ajoute que ses grands élans, mais aussi sa gaieté et son comique sont touchants et montrent le côté positif de l’existence humaine. Elke Kottmair, de son côté, souligne avec raison le fait que ce genre a bien plus à offrir que des banalités et de jolies valses, qu’il se nourrit de contrastes de second degré, nous tend un miroir malicieux sur nos faiblesses humaines dans lesquelles nous nous reconnaissons tous

Le présent programme permet à la soprano bavaroise, dont les éminentes capacités dans les répertoires lyriques allemand, italien ou français ne sont plus à démontrer, de briller de mille feux dans un répertoire scintillant, qui, à côté d’airs connus, propose quelques raretés qui donnent à l’auditeur l’envie irrépressible de passer du simple extrait à la (re)découverte approfondie de partitions séduisantes. Le rôle de la femme est mis en évidence, annonce encore Diana Damrau, en particulier celle qui lutte pour l’amour avec tous les moyens mis à sa disposition. L’album montre, dans sa dramaturgie, les différentes étapes de ce genre de situation, l’espoir du grand amour, le premier chagrin d’amour, et jusqu’à la manière élégante et coquette de passer outre. La mise en pratique est éloquente et offre l’opportunité à Diana Damrau, dans un récital qui fera l’unanimité, de faire la démonstration de sa cinquantaine épanouie. Quelques scories occasionnelles dans la voix seront relevées par les esprits tatillons, mais elles ne sont guère gênantes. 

L’escapade nous entraîne de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’aux années 1950 : de Vienne à Paris, en passant par Berlin, l’opérette fascine le public et peint les travers sociaux et politiques de la réalité quotidienne, comme l’écrit si bien le chef d’orchestre Ernst Theis. Au fil de dix-huit plages savoureuses, un panorama haut en couleurs, en légèreté et en raffinement, défile pour un plaisir sans cesse renouvelé. L’Autrichien Robert Stolz, compositeur prolifique qui a gravé dans les années 1970 une remarquable anthologie d’enregistrements de musique viennoise pour RCA, ouvre le bal avec l’air bien connu Du sollst der Kaiser meiner Seele sein, tiré de Der Favorit. On est tout de suite dans l’enchantement, qui se prolonge avec l’Allemand Paul Lincke, dont tout le monde connaît les passages sifflés de Berliner Luft, l’hymne officieux de Berlin, tiré de Frau Luna (1899), dont on découvre ici un extrait. À tout seigneur tout honneur : Franz Lehár est présent à cinq reprises, dont un délicieux Das Lied der LIebe, Diana Damrau étant ici en partenariat avec Jonas Kaufmann. Ce dernier est encore invité pour Im weissen Rössl de Stolz, et pour un tendre et délicat Im Chambre séparée de Richard Heuberger ; ce régal est issu de Der Opernball (1898), dont la finesse langoureuse d’une action parisienne ne lasse jamais. Johann Strauss fils n’est gratifié que d’un seul extrait, tiré de Das Spitzenbuch der Königin (« Le Miroir en dentelle de la reine »), créé à Vienne en 1880, dont le héros est le poète espagnol Cervantès. Ici, Diana Damrau chante, avec son amie Elke Kottmair et la mezzo Emily Sierra, l’air plein de grâce Wo die wilde Rose erblüth, dont les thèmes serviront à la valse, op. 388, Rosen aus dem Süden.

La France est bien représentée : Messager à deux reprises, avec Rossignol, tout comme autrefois (sans les chœurs) de Monsieur Beaucaire (1919) et par l’impertinent J’ai deux amants, tiré de L’Amour masqué (1923), un texte de Sacha Guitry qui fut l’un des fleurons d’Yvonne Printemps. Le registre de Diana Damrau n’atteint peut-être pas ici le côté espiègle de la cantatrice française, mais la Bavaroise dévoile par contre tout à fait le sien dans le badinage de Phi-Phi (1918) d’Henri Christiné, Bien chapeautée ; la verve comique des vers d’Albert Willemetz et de Fabien Solar est ici à son comble. Diana Damrau s’amuse follement avec les allusions délicieusement érotisées qui parsèment la tirade (bottée, corsetée, pomponnée, maquillée, poudrée…). Elle soigne une prononciation française qui ne lui est pas naturelle, mais qui, si elle n’est pas parfaite, rend justice à ce petit bijou de fine élégance. Francis Lopez n’est pas oublié non plus, avec un extrait d’Andalousie (1947) qui a connu très vite la reconnaissance cinématographique avec Luis Mariano et Carmen Sevilla. Le titre, Ça fait tourner la tête, pourrait résumer à lui seul ce délectable récital de Diana Damrau.

Le projet mis en place atteint pleinement son but avoué : démontrer que l’opérette a d’indiscutables titres de noblesse et qu’elle permet, comme l’affirme le chef d’orchestre Ernst Theis, meneur avec chic et brio des musiciens munichois, d’oublier les malheurs du monde avec des mélodies merveilleuses. On ne peut que lui donner raison.

Son : 9  Notice : 10  Répertoire : 10   Interprétation : 10

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Pour davantage d'informations, contactez :

Société Internationale Robert STOLZ
19, rue de Ville d'Avray F-92310 SEVRES
Tél : 33.(0)1.46.23.16.20
Internet :
robert.stolz@free.fr

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